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Jérusalem sous le soleil, une veille de Chabbath, Avi Pazner nous attend dans son bureau du Keren Hayesod.
Immédiatement, une ambiance franche et chaleureuse, qui persistera durant tout l'entretien, s'installe entre l'équipe de La Lucarne et Avi Pazner, cet Ambassadeur mythique pour les francophones que nous sommes.
Judith prend la parole et remercie vivement Avi Pazner
de nous accueillir.

AP - le KH est un partenaire de l'AUJF, représenté dans 58 pays. On connaît les appellations « La collecte » ou « L'appel pour la Tsedaka ». On connaît moins ou pas le KH. C'est un organisme créé, il y a 88 ans, en 1920, à Londres afin de mobiliser les fi nances pour la création d'un Etat juif en Palestine. Il s'agissait de «l'appel unifié pour Israël : La makbit ». Les premiers actionnaires sont El Al, ZIM, Bank Leumi, l'Orchestre Philharmonique, des kibboutzim et des moshavim.
A l'heure actuelle, les objectifs prioritaires du KH sont l'Alya,

Judith Kann - Que
pensez vous tout
d'abord de « La
Lucarne » ?
Avi Pazner - C'est une
initiative importante
car il est essentiel
que les français
d'Israël, et il y a de
plus en plus de olim
venant de France,
aient une information
dans leur langue et
leur mentalité très
spéciale. C'est une
très belle idée de
Marceau Guez. Je
vous souhaite succès
en France et en Israël
et je tiens à vous dire

l'éducation, le développement de la Galilée et du Néguev.
Aujourd'hui, prés de 20 000 olim entrent en Israël, chaque année. Un problème subsiste en ce qui concerne l'éducation primaire et secondaire en
périphérie d'Israël. Elle n'est pas assez forte.
Mais on donne les moyens et on intervient. Une grande priorité est accordée aux

toute ma joie de vous recevoir et l'importance que j'accorde à votre oeuvre.
«Pour moi, un bon Ambassadeur c'est quand on en parle encore, dix ou vingt ans après»
JK - En tant qu'Ambassadeur, vous avez laissé des marques où vous avez exercé et une empreinte forte auprès de la communauté juive française.
AP - Quand vous êtes ambassadeur, il faut revenir 10 ans et plus, après et voir si l'on se rappelle de vous. Lorsque j'étais en poste en Italie, en 1991, au cours de dîners, il revenait souvent, dans les conversations, les noms de deux Ambassadeurs des années 70 ; Maurice Nadjar et Ehud Avriel. C'est là que j'ai compris comment juger si un Ambassadeur était bon. Pour moi donc un bon Ambassadeur c'est quand on en parle encore, dix ou vingt ans après.
Il n'y a pas de routine dans ma vie. Je suis porte parole du gouvernement spécialement dans des moments graves ou difficiles, dans les moments de crise. En 2000, pendant l'Intifada, Ehud Barak m'a appelé. Il m'a dit « tout brûle en France ». Nous étions épouvantés par la presse française de l'époque qui ne nous ménageait pas. On a également fait appel à moi durant la guerre du Liban, en 2006 où la tension était extrême.
JK - Quel est le suivi de votre action, Monsieur l'Ambassadeur, qu'est ce que le Keren Hayesod (KH) aujourd'hui ?

olim qui s'installent en Galilée et dans le Néguev pour que ces régions demeurent juives.
Le budget du KH est de 200 à 250 millions de dollars. Nous sommes le bras fi nancier de l'Agence Juive, la plus ancienne et vénérable institution de l'état juif.
JK - Que pouvez- vous dire sur la baisse de l'Alya à nos lecteurs ? Est-ce une conséquence de «l'effet Sarkozy» ? L'antisémitisme est pourtant toujours plus ou moins présent en France, (le Maire de Montrouge a planté un arbre pour l'anniversaire de la «Nagba»).
«Regardez comment le Président Shimon Pérès a été accueilli à Paris !»
AP - Il y a effectivement un apaisement depuis l'élection de Monsieur Sarkozy et des dossiers sont mis de côté ou abandonnés. Il y a une corrélation peut-être avec la situation actuelle en Israël, pourtant au cours de la deuxième Intifada et la grave crise économique que traversait Israël, l'alya était très bonne. De même, pendant la récente guerre du Liban, les chiffres de l'alya de France étaient au plus haut. Mais l'alya va continuer. Le gouvernement français actuel est bien disposé à l'égard d'Israël. Depuis 1967, date de lʼembargo par le Général de Gaulle et jusqu'à 2007, un froid subsistait mais depuis l'atmosphère a complètement changé, avec une influence non négligeable sur les médias français, l'opinion publique et le gouvernement. La Presse est bien mieux disposée que par le passé et les relations entre les deux pays sont à la hausse. Regardez comment le